DÉCLARATION CGT CSE-C Extraordinaire Consultation APLD Vendredi 2 Octobre

Rédigé le 02/10/2020


La CGT a toujours été favorable à l’activité partielle pour passer la crise, préserver les compétences et maintenir l’emploi. Dès le 20 mars c’est la solution que nous défendions. Avec l’APLD, c’est la solution que nous défendons encore aujourd’hui pour maintenir tous les emplois. Notre désaccord n’est pas sur le dispositif mais sur son application. C’est pourquoi nous nous abstenons.

Tout d’abord, nous souhaitons dire que s’il y avait urgence pour signer cet accord avant le 1er Octobre, cette contrainte ayant été levée par le gouvernement, nous pourrions prendre plus de temps. Signer un accord dès maintenant, sur un périmètre restreint à la production, c’est s’enlever des possibilités de préserver des emplois.

Encore une fois la CGT ne nie pas la profondeur de la crise actuelle du transport aérien, ni les incertitudes qui vont avec et que vous soulignez dans le préambule de l’accord. Ce que nous contestons ce sont les réponses apportées, qui de notre point ne vont que approfondir la crise économique, et transformer ce qui aujourd’hui ne sont que des hypothèses en réalité. On parle de 50 à 70 000 suppressions d’emploi dans la filière. Nous pensons qu’avec l’APLD, Airbus a la possibilité et la responsabilité de stopper cette fuite en avant.

Quelles sont les revendications de la CGT concernant l’APLD?

D’abord que le périmètre de l’APLD soit étendu à l’ensemble du personnel, et qu’ainsi l’emploi soit garanti sur toute l'entreprise, comme cela est permis par le législateur et recommandé dès le départ dans le rapport Stratorg (“S’assurer que tous les leviers ont été actionnés avec le maximum d’envergure“). Ceci permet de maintenir les compétences et à travers cela c’est la garantie pour Airbus de préserver sa capacité d’agir et de préparer le futur. Dans le rapport Stratorg, le scénario de référence prévoit un retour du trafic à 100% dès 2023. Ce n’est pas seulement la production qui est concernée par cette reprise. Cela va de fait générer un surcroît d’activité, redémarrer la “machine” ne va pas se faire sans les connaissances et les savoir-faire des salariés. Par exemple celui des équipes support et du bureau d’étude qui seront sollicités alors qu’ils n’auront plus l’aide des équipes de sous-traitance. Pourquoi cette volonté délibérée de ne pas protéger aussi les emplois des cols blancs? Pour préparer le futur, décarboner l’aviation comme l’exige la situation écologique et comme le prévoit à juste titre Guillaume Faury, Airbus aura besoin de tous les salariés.

Certes il y a encore une grande incertitude sur la reprise, comme vous le soulignez dans le préambule et comme on le voit dans les scénarios de reprise du rapport Stratorg. Mais justement le dispositif APLD est suffisamment souple, avec des renouvellements tous les 6 mois, pour permettre son application graduelle dans les différents secteurs en fonction de la reprise effective. A condition d’avoir prévu dès le départ son champs d’application à l’ensemble de l’entreprise.

Ensuite nous demandons que le taux de l’APLD soit le reflet de l’activité réelle des salariés. En effet, il n’y a pas de raison de mettre en place de l’APLD pour des salariés dont l’activité n’a pas diminué. Dans de nombreux secteurs, en particulier avec la réinternalisation des charges, des salariés nous disent que leur travail n’a pas diminué bien au contraire. Pour certains, ils se retrouvent à devoir faire en 4 jours, le travail de 5 jours. Ceci est confirmé par le rapport Technologia citant l’exemple des services d’ingénierie dont la charge de travail a augmentée suite au départ des prestataires et ayant pourtant des postes menacés ce qui génère une incompréhension justifiée des salariés.

Enfin nous demandons que l’APLD soit appliquée de façon équitable entre les salariés. Que les salariés ne soient ni pénalisés en terme de salaire dont nous demandons le maintien, ni en terme de droit, par exemple les droits à la retraite complémentaire.

Pour conclure, nous pensons que la volonté de la direction de ne pas étendre l’APLD à l’ensemble de l’entreprise est motivée la nécessité de maintenir un chantage à l’emploi et justifier ainsi le recours à un APC qui viendra dégrader le statut des salariés.

2 Octobre 2020


Declaration CGT CSE-C APLD 02-10-2020 Declaration CGT CSE-C APLD 02-10-2020