LA FAL A321 A TOULOUSE NE DOIT PAS ETRE L’OCCASION D’UNE NOUVELLE DEGRADATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL
La négociation d’un accord de « compétitivité » s’est ouverte entre la direction du site d’Airbus Operations Toulouse et les syndicats FO, CGC et CFTC. La CGT n’est pas à la table des négociations, n’étant pas représentative sur l’établissement de Toulouse.
FO, CGC et CFTC affirment qu’il faut arriver à un tel accord pour obtenir la chaine A321 à Toulouse. Rien n’est moins sûr : l’abandon de la production de l’A380 entrainant la libération de l’usine Lagardère de Blagnac, il était logique de renforcer la capacité d’assemblage sur ce site quasiment opérationnel. Cette nouvelle chaine n’est pas là pour soulager les ouvriers de la chaine A320, bien au contraire, puisque la direction y veut une cadence 10 à très court terme.
Airbus n’a pas de problème de compétitivité. Le programme A320 a au moins 8 ans de carnet de commande devant lui et l’entreprise a fait 3 milliards d’euro de bénéfices en 2018 (+29% par rapport à 2017) … à moins qu’il s’agisse en réalité d’un problème de profitabilité ce qui n’est pas tout à fait pareil…
Cet accord de « compétitivité » veut modifier le temps et l’organisation du travail pour les salariés de la FAL A320 et de la future A321 et notamment supprimer la plage variable. Quant aux salariés qui travaillent en journée, on va leur demander de faire 1h30 de plus par semaine. La suppression du variable va remettre en question l’organisation personnelle et familiale ; la souplesse dont nous disposions sera supprimée, capitaliser du CET deviendra beaucoup plus difficile.
Cette négociation se fait dans le dos des salariés; à aucun moment ils n’ont été consultés, ils sont justes informés de la sauce à laquelle ils vont être mangés !
Comme il y a cinq ans avec le changement des horaires puis la badgeage en bleu, la direction attend le passage des élections pour s’attaquer aux conditions de travail.
La création d’une chaîne supplémentaire était une revendication portée aussi par la CGT pour faire face à l’augmentation de la production des avions de la famille A320 qui s’est traduite par une pression sur les cadences imposées aux salariés.
Pour la CGT, la nouvelle chaîne doit permettre d’alléger la pénibilité subie par les salariés. Dans une entreprise aussi compétitive qu’Airbus (il n’est qu’à voir les parts de marché remportées ces dernières années), il est inacceptable que l’augmentation de la production se fasse au détriment des conditions de travail comme c’est le cas depuis de trop nombreuses années.
Les rapports médicaux montrent une forte dégradation de la santé des salariés d’Airbus causée par des rythmes inadaptés à la préservation du bien-être au travail.
La nouvelle chaine devrait donc permettre de construire des avions de qualité en diminuant l’intensification du travail et les contraintes imposées aux salariés. Il faut revoir l’organisation du travail pour redonner de la respiration aux salariés en préservant leur état de santé. Cela passe forcément par des embauches significatives.