La direction d’Airbus annonce un doublement de la flotte mondiale d’ici 20 ans, soit plus de 39.000 avions à construire d’ici 2038.
Face au changement climatique, et à ses conséquences, la CGT s’interroge sur la capacité d’Airbus à relever les défis à venir, si rien ne change, et si de la direction reste campée sur la production de valeurs pour les actionnaires.
La filière aéronautique est déterminante pour l’industrie française
Une évolution du modèle industriel est impérative :
Airbus s’est transformé en 2017 en Société Européenne, en maintenant son siège fiscal à Amsterdam, profitant de règles fiscales plus avantageuses.
Airbus est devenu une multinationale en se mondialisant par une sous-traitance accrue et par un développement de ses activités de en Chine, aux Etats-Unis ou en Inde.
Airbus dépend de plus en plus fortement des aléas du marché boursier.
- Pour la CGT, la sécurité de nos avions doit rester la priorité avant la rentabilité financière.
L’industrie doit être un « bien commun » :
Plus de 50% des charges de travail générées par Airbus sont sous-traitées. Notre entreprise a donc une responsabilité majeure pour maintenir un tissu industriel dans notre territoire. Les approches uniquement comptables sur la baisse des coûts accentuent les délocalisations, et fragilisent les sous-traitants.
L’exemple de Latécoère est significatif : entreprise pionnière de l’aéronautique dont le capital dépend aujourd’hui du fond de pension Searchlight et qui délocalise sa production en Bulgarie pour faire face aux baisses de coûts imposées par Airbus.
La loi sur le devoir de vigilance oblige les multinationales comme Airbus à respecter les obligations de sécurité et d’environnement sur toute la chaîne de sous-traitance, au niveau mondial.
- La CGT a revendiqué d’être partie prenante du plan de vigilance Airbus, et propose de modifier les relations entre Donneur d’Ordres et Sous-Traitants de façon à pérenniser le tissu industriel dans nos territoires, et notre région en particulier.
La R&D est déboussolée :
Le secteur de la Recherche et Développement (R&D) à Airbus reste la vache maigre.
Le niveau de dépense de R&D est resté le même, alors que le chiffre d’affaire a fortement évolué. Le taux de R&D/chiffre d’affaire est passé de 7,7% en 2010 à seulement 4,6% en 2018.
Le passage éclair d’EREMENKO aura eu pour effet de fermer le centre de recherche de Suresnes, d’arrêter le programme de l’avion électrique (redémarré depuis son départ), de développer une R&D en fonction de la rentabilité probable, comme par exemple l’arrêt du eTaxi (roulage au sol électrique).
- La CGT propose de revenir à un taux de R&D qui soit d’au moins 10% du chiffre d’affaire.
Airbus face au changement climatique
L'avion neutre en émission de GES (Gaz à Effet de Serre) arrivera-t-il à temps ?
La conscience publique sur les enjeux environnementaux évolue considérablement. Le législateur va suivre tôt ou tard.
A l'Assemblée Nationale, des propositions de loi ont été déposées pour demander l'interdiction de certains vols intérieurs (si le train permet un temps de trajet équivalent par exemple). Des taxes sur le transport aérien ou sur le kérosène sont évoquées. Des lois contraignantes vont tôt ou tard être votées.
Airbus doit-il attendre d'être au pied du mur législatif avant de réagir ?
Le transport aérien est responsable aujourd'hui d'environ 3% des émissions de GES. Les innovations techniques actuelles ne pourront pas compenser l'augmentation du trafic prévue pour les années à venir (environ 5% par an).
Et chaque année de retard rendra l'atteinte des objectifs de diminution de GES plus difficile !
- Pour la CGT, Airbus doit investir massivement, dès maintenant, dans les technologies de rupture
Des risques importants pour notre industrie :
« L’échec de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique » est considéré comme l’un des trois premiers risques pesant sur l’économie mondiale en 2019 selon le Forum Economique Mondial.
Les impacts du changement climatique exposent directement les entreprises à différents types de risques (opérationnels, patrimoniaux et de compétitivité).
- Pour être en mesure de gérer ces risques, les entreprises doivent évaluer leur exposition et mettre en place les mesures d’adaptation requises.
Quel modèle industriel pour demain ?
Un modèle économique vertueux :
- Pour la CGT, seule la puissance publique peut être le garant de l'intérêt général de notre industrie aéronautique et être un levier pour développer des nouvelles filières comme l'hydrogène par exemple.
- Les 50 ans d’histoire d’Airbus démontrent la nécessité d’une implication forte des Etats européens dans les investissements, ce que les marchés boursiers sont incapables d’assumer.
Retrouver le chemin d’une R&D innovante :
- Pour la CGT, préparer le futur, c'est avant tout être en capacité de répondre au défi climatique et de préparer l'avion du futur dès aujourd'hui par des technologies de rupture et le développement des emplois dans l'ingénierie.
Si vous partagez nos valeurs, rien ne sera plus enrichissant que de rejoindre la CGT Airbus, et de voter pour la CGT Airbus lors des prochaines élections CSE.
Plusieurs choix s’offrent à vous :
- Se syndiquer, en adressant votre demande à :
- Participer aux débats et recevoir les informations de la CGT Airbus, en laissant votre adresse mail à :